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Thibault Duperier

Monsieur Propre

Court métrage   –   fiction   –   20′   –   comédie sociale sur une révolution de sans-abris

Un scénario de Thibault Duperier

En recherche de réalisateur.rice et production

Pitch

Yannick, dit « Ya », 36 ans, est un sans-abri au bord du renoncement. Mais son esprit bouillonne encore d’indignation et de combat politique.

Lorsqu’un soir on lui vole son sac avec ses dernières affaires, au lieu de craquer, Ya achète éponge, produit vaisselle, et va sonner aux portes. Il se présente comme Monsieur Propre et lance : « Votre vaisselle contre une nuit au chaud ». Il se prend de nombreuses portes au nez, mais avec obstination cela fonctionne. Et au petit matin, alors que tout le monde dort encore chez ses hôtes, il vole quelques affaires qu’il distribue aux sans-abris du coin. Non sans laisser un mot de 2 pages, d’excuses de la part du gouvernement et de remerciements pour le sacrifice patriotique de ses hôtes.

Suite à son succès, Ya recrute Mich et Cécile, deux amis sans-abris pour faire comme lui et lancer le mouvement. La révolution est en marche face à une société qui accepte mal les provocations.


Extrait des intentions

Dans sa vie modeste, monsieur D va de chez lui au métro, du métro à chez lui. Et dans ces modestes trajets, monsieur D croise souvent plus modeste que lui. Il y en a un qu’il reconnaît bien. Un sans-abri, souvent debout, à déambuler, à tourner en rond, à quémander. Monsieur D l’entend régulièrement parler dans son coin : tout seul ou au téléphone ? Le doute demeure pour monsieur D, et au fond peu lui importe. Ce qui intéresse monsieur D ce sont les propos du sans-abri : de grandes phrases, des réactions vives, des diatribes, des monologues politiques. L’énergie, l’esprit et le regard franc du sans-abri fascine monsieur D. Il a décidé d’en écrire un film.

Je n’ai jamais eu envie d’un drame social sur ce sujet. J’ai tout de suite eu envie d’une comédie sociale. Le drame est là, en toile de fond, car je parle de sans-abris, c’est inévitable, et c’est nécessaire. Mais je voulais aller plus loin que les constats alarmants maintes fois répétés, ajouter ce grain de dynamisme et de folie qui pousse à l’action. Je souhaite naviguer à la limite du feel good movie, mais je ne veux pas vraiment en franchir la frontière. Car pour moi il y a trop peu de happy end dans la vie de ces personnes, et ce serait de mon point de vue trop candide, déplacé, que de finir le récit en victoire heureuse.

[…]

Partant de cette volonté, j’ai construit le récit autour du personnage qui passe des propos (les diatribes du sans-abri de monsieur D) aux actes. Une goutte d’eau -le vol du sac- fait déborder le vase d’exaspération et le pousse à l’action, à lancer un coup de pieds dans la société fourmilière. Yannick – dit Ya, son diminutif -, s’il a renoncé dans le cœur -comme tant d’autres-, n’a pas renoncé dans la tête. Il pense, il peste, il réfléchit à ce qui pourrait faire dérailler la machine indifférence de l’intérieur, à ce qui pourrait redonner quelque espoir à certains d’entre eux, les sans-abris. Ses premiers actes sont tranchés, maladroits, vengeurs, illégaux, provocants, mais ce sont des actes.